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Engagement 2

 

Mise en place d’un moratoire de deux ans sur tous les nouveaux projets de construction dépassant 10 Millions d’euros.

Cet article revient sur l'engagement 2 du PACT pour permettre un approfondissement de sa genèse et de ses conséquences.

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Pourquoi cet engagement ?

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C’est une des préoccupations majeures des clients et des populations locales.

 

L’excès d’urbanisation qui est en cours dans les Alpes Françaises procède de l’histoire de nos stations. Bâties sur le modèle de la résidence secondaire, nous sommes en proie au phénomène grandissant du lit froid. Ce sont les logements qui sont rarement occupés par leurs propriétaires, qui ne sont pas proposés à la location, ou, quand ils le sont, ne trouvent pas de locataires : en d'autres termes ce sont des appartements vides la majorité de l’année. (Je ne t’apprends rien, bien entendu)

 

Construire toujours plus est avantageux pour les promoteurs et les entreprises de construction. Cela est largement soutenu par les élus locaux et les remontées mécaniques pour faire face à ce danger bien réel de l’érosion des lits marchands. En effet, on atteint aujourd’hui des proportions inquiétantes dans nos stations, entre 30 et 50% de lits froids et le phénomène ne fait que s’accentuer. C’est donc le modèle économique systémique de la station qui est mis en péril.

 

Cependant, les impacts de l’extension de l’urbanisation sont nombreux et parfois assez grave. Sans rentrer dans le détail (ce qui à largement été fait dans l’enquête du PACT), citons tout de même :

- Augmentation des pics de fréquentation, saturation de tous les réseaux et overtourism

- Destruction de milieu naturel et des paysages

- Baisse de la qualité de vie des habitants

- Augmentation de la vulnérabilité économique du territoire

- Augmentation de l’impact carbone de la station

 

Un petit calcul permet également de remettre en perspective les enjeux économiques de la remise en marché des lits froids :

Savoie Mont-Blanc tourisme nous indique qu’en moyenne sur le territoire un client dépense 130€ par jours, on peut donc déduire qu’un lit réchauffé, c’est à dire utilisé en moyenne 10 semaines, rapporte pour la station de l’ordre de 9000 euros par hiver.

Par comparaison, les 1000 lits du Club Med de Valmorel on fait bénéficiés la station de 2,4 M€ de retombés (chiffre officiel Club Med) soit environ 2400 euros par lit.

On voit qu’a minima un lit réchauffé va rapporter entre 2 à 3 fois plus qu’un nouveau lit chaud type club med.

 

 

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Il paraît donc de plus en plus raisonnable de stopper cette fuite en avant. L’unique façon de conserver un équilibre économique viable de la station, si on ne construit pas ou très peu de nouveaux bâtiments, est donc de remettre sur le marché un nombre significatif de lits froids et de chercher un optimum plutôt qu’une exponentielle économique.

 

La tache est ardue, et bien des expérimentations ont été faites ces dernières décennies, toutes avec des effets pour le moins modestes (et je salue bien évidemment ces tentatives et leurs promoteurs !)

Toutefois, il va falloir passer la seconde sur cette problématique qui est un des enjeux majeurs des prochaines décennies sur nos territoires.

 

La compagnie des Alpes n’est bien entendu pas responsable de cette situation et n’est pas le seul acteur à devoir se mobiliser sur cette question.

 

Il est donc nécessaire de faire front en collaborant avec les communes, les tours opérateur, les résidences secondaires et leurs associations, et les échelons politiques supérieurs.

Cela peut prêter à sourire, mais c’est un des deux sujets à mettre rapidement à l’ordre du jour d’un énorme chantier (avec la lutte contre le réchauffement climatique) auquel doivent participer activement tous les acteurs cités si dessus. La situation est critique, c’est une réponse à une crise qu’il faut mettre en place !

 

Il est indispensable de mettre des ressources financières (non négligeable) sur la table et du personnel pour enclencher le mouvement sur trois axes :

-  La sensibilisation et travail d'écoute avec les propriétaires

C’est un prérequis (littéralement : la première étape nécessaire et non suffisante) à ne pas négliger pour qu'ils comprennent qu'ils sont au coeur de cette action pour aider à limiter l’extension infinie des constructions. Il ne s’agit surtout pas de les faire culpabiliser mais de bien voir qu’ils font parti de la solution et que nous avons besoin d’eux. Ils peuvent être acteur dans cette mobilisation qui a du sens pour leur station.

- Les dispositifs d’aide

Trop compliqués, trop lourds, peu incitatifs, les dispositifs d’aide à la remise en marché des lits doivent s’améliorer et se simplifier. Ils doivent permettre une rénovation esthétique et énergétique des logements. Le montant des aides doit augmenter (et pour cela, CDA, commune, état doivent mettre la main à la poche) Un guichet unique doit être créé pour accompagner les propriétaires de A à Z sur ces opérations.

- La législation

Il faut que nos députés portent cette problématique et élaborent de nouvelles propositions de lois permettant deux choses : une incitation positive suffisamment intéressante pour les propriétaires et des moyens pour les communes de prélever des fonds pour les réinjecter dans cette boucle vertueuse.

 

 

Il existe d’autres leviers d’action à faire entrer en jeu (foncières,…), il s’agit donc de mettre en place une cellule de crise qui devra trouver un maximum de solutions et les appliquer.

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La Grande Sassière, face Sud

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